Thromboses, d’embolies pulmonaires, prise de poids ou perte de la libido. Les bruits courent que la pilule comporterait de nombreux dangers pour notre santé. Mais de là à l’arrêter complètement ? Et a-t-on vraiment le choix, alors qu’il ne semble n(y avoir aucune alternative satisfaisante en terme de contraception ? Qu’en est-il vraiment ?
Voici toutes les questions que je me posais depuis au moins 2 ans, sans avoir le courage d’aller au bout de ma démarche. Par flemme, par peur, je continuais à absorber tant bien que mal mon cachet quotidien, les oublis ou les variations d’horaires étant de plus en plus fréquents. Et si ces actes manqués à répétition étaient des messages que mon corps essayait de m’envoyer ?
Et de répondre à chaque rendez-vous médical à la question “prenez-vous une médication en continu” : “oui, je prends la pilule”. Et dans un coin de ma tête, de me dire chaque fois que “ah oui, quand même, je prends un médoc tous les jours de ma vie, depuis plus de 10 ans”. Et de me demander si j’en paierais les conséquences le jour où je voudrai avoir un enfant. Peut-être même avant.
La publication du livre de Sabrina Dubusquat est venu lever les derniers doutes qui me restaient (ainsi que de nombreux échanges avec deux copines qui avaient déjà franchi le pas d’arrêter la pilule, je les en remercie). Mais plus que cela, je suis maintenant enragée de toutes ces découvertes, de tous ces risques méconnus, de cette désinformation à propos d’un produit qui concerne 90 % des Françaises.
Il me parait important de faire passer l’info, c’est pourquoi je vous propose aujourd’hui un résumé de ce livre. À faire tourner, merci !
La vidéo :
La retranscription du texte est disponible un peu plus bas dans l’article.
Le Podcast :
Les ressources pour aller plus loin :
- Lire le livre J’arrête la pilule de Sabrina Debusquat
- La page dédiée à la symptothermie et le manuel gratuit
- Rejoindre le groupe Facebook dédié à la symptothermie
- Liste de professionnels de la santé féministes (gynéco, aides-soignants…)
- Lire l’expérience de Douce Frugalité et voir la vidéo sur le moniteur de fertilité
- Lire l’expérience de Pin Up Bio
- Lire l’expérience de Gala’s Blog
La retranscription de la vidéo :
Bonjour à tous, les gens qui ont envie de faire changer les choses. Aujourd’hui, je vous retrouve sur Ecologie Citadine, pour vous parler d’un livre qui me tient vraiment particulièrement à cœur : il s’agit de J’arrête la pilule de Sabrina Debusquat.
C’est un livre qui est venu vraiment à point pour moi, à un moment où je me posais vraiment beaucoup de questions sur la pilule. Cela faisait plusieurs années que je me demandais si je devais continuer, arrêter… J’avais un mauvais pressentiment par rapport à ça, mais je n’avais pas de raison vraiment objective de dire « oui, il faut que j’arrête ».
Et pour moi ça a été une véritable révélation. Tous les doutes, les derniers doutes que j’avais se sont vraiment envolés. Aujourd’hui, je vais vous faire un petit résumé, avec les points vraiment qui m’ont marquée dans le livre, parce que je sais que tout le monde ne va pas avoir le courage de lire un livre qui fait quand même près 300 pages. C’est un essai assez dense… Donc voilà, il me semblait important de diffuser l’information parce que ça concerne vraiment, vraiment, énormément de personnes.
Donc si vous prenez la pilule je vous invite vraiment très, très, fortement à regarder la vidéo (ou lire cet article). Et surtout je vous encourage à les diffuser le plus possible autour de vous : aux hommes, aux femmes, vraiment tout le monde est concerné, tout le monde a dans son entourage des gens qui prennent la pilule. Donc diffusez l’information ! Et bien sûr, également, je vous en conseille de lire le livre, qui contiendra bien plus d’informations que ce que je vais vous donner.
La pilule, cette inconnue si répandue
Le premier chapitre concerne le cas de la pilule en France. En France, il faut savoir que 41 % des françaises qui ont entre 15 et 49 ans prennent la pilule, et 68 % des moins de 30 ans. 90 % de celles qui sont nées après 1952 ont pris la pilule au moins une fois dans leur vie. Donc cela concerne vraiment quasiment toutes les françaises.
Ce chiffre est dû notamment au rapport que l’on a à la pilule en France et notamment le rapport que les gynécologues ont en France. C’est à dire qu’on est en Europe le pays où on prend le plus la pilule, comparé aux autres pays. Et bien souvent c’est parce que quand on va voir son gynécologue, on ne nous propose que ça. C’est pilule ou rien. On ne nous parle même pas des autres possibilités, on ne nous parle pas bien sûr des effets secondaires qui vont avec.
Notamment une autre possibilité c’est le stérilet au cuivre, qui lui ne comporte pas d’hormones et qui n’est en fait jamais proposé ou quasiment pas. Il y a plein de personnes qui pensent même que si on n’a pas déjà eu des enfants il est impossible d’avoir stérilet, ce qui est totalement faux : on PEUT avoir un stérilet, même si on n’a pas eu encore d’enfant. Il y en a qui sont adaptés, donc ce n’est pas une bonne excuse. Pourtant, si vous voulez un moyen de contraception = c’est la pilule.
Elle est même donnée à des gens qui sont pas encore actifs sexuellement, mais qui présentent des boutons, des choses comme ça, donc même préventivement. C’est ainsi qu’on se retrouve avec des gens qui prennent la pilule depuis qu’ils ont 16/17 ans. Et voilà moi c’est mon cas, aujourd’hui j’ai plus de 30 ans et cela fait plus de dix ans je prends la pilule.
Un bon moyen de contraception ?
Pourtant, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ces chiffres ne sont pas forcément corrélés avec le taux d’avortements qu’on a en France. On pourrait penser que oui ben on est la pilule, a priori c’est une méthode qui est plutôt fiable et en plus on y a accès très facilement, parce qu’on a un système de santé qui fait que la pilule aujourd’hui elle ne coûte pas cher, donc elle est accessible à tout le monde. Pourtant, en France le taux d’avortements est de 14,4 pour mille, alors qu’en Allemagne, où donc ils ont moins accès à cette contraception, ils sont 5ème au niveau de l’accès à la contraception alors qu’on est premier, eux ils ont dit des IVG (interruption volontaire de grossesse) 2,3 fois moins fréquentes. Donc clairement, ce n’est pas parce qu’on a accès à cette pilule qu’en retour on a moins d’IVG.
Toujours en France 65 % des IVG ont lieu alors que la personne prenait une contraception. Donc finalement est-ce qu’on est si bien protégé que ça ?
Dans la réalité c’est juste impossible de la prendre correctement toute sa vie. Elle (l’auteur) a donné les chiffres que si je prends la pilule pendant 30 ans, donc toute la période dans laquelle je suis fertile, je vais devoir prendre environ 8000 comprimés dans ma vie. Donc si je suis malade, si je vomis, si j’ai diarrhée ou s’il y a un décalage horaire il y a toutes les chances qu’elle ne soit pas correctement prise. Plus les oublies. Donc c’est tout simplement impossible de prendre la pilule vraiment toute sa vie sans se tromper.
Et d’ailleurs, elle souligne que suite au scandale de la pilule 4ème génération, qui a fait qu’énormément de personnes sont sorties de la pilule en très peu de temps, le taux d’IVG est resté, lui, le même. Donc vraiment ce ne sont pas de choses qui sont directement corrélées.
Comment ça marche la pilule ?
Il faut savoir qu’il existe deux types de pilules. Celle qui est prise par 90% des femmes c’est celle dite « oestroprogestative », ou « Pilule combinée ». C’est une pilule qui mélange de l’œstradiol et la progestérone, qui sont des hormones qu’on a normalement présentent dans le corps. Dans la pilule, elles vont être dosées l’une par rapport à l’autre d’une certaine manière.
Et justement les hormones c’est quelque chose qui est en principe relâché dans le corps à certains moments, en dose vraiment subtiles et qui vont enclencher une suite de réactions, qui vont avoir des conséquences et des conséquences.
Et en prenant ces pilules, on va avoir ces doses d’hormones qui vont être présentes dans le corps tout le temps et en quantité supérieure à ce qu’on a normalement. Donc en fait la mécanique du corps est tout simplement cassée. En principe le corps humain fonctionne à merveille, c’est une petite machine exceptionnelle qui fonctionne vraiment très bien et là en fait vient dérégler la machine. On tourne un gros bouton qui dérègle le tout et voilà. Donc c’est logique qu’il y ait beaucoup de conséquences négatives derrière.
Du fait qu’on ingère la pilule ces hormones vont se retrouver dans l’œsophage et dans nos intestins, alors que normalement elles n’ont rien à faire là. Ce qui pose aussi un problème.
Le but de la pilule, c’est qu’elle imite le premier trimestre de grossesse. Du coup le corps va mettre les ovaires en pause, puisqu’il pense qu’il y a déjà un bébé en place et qu’on n’a pas besoin d’en fabriquer un autre. Le problème c’est que du coup on a tout le temps les symptômes de comme si on était enceinte du premier trimestre ! Donc avec prise de poids et compagnie…
Et la dose de ces hormones est aussi 10 à 100 fois plus élevée qu’elle devrait l’être en temps normal. Ce qui se passe c’est que pour préparer l’arrivée – théorique – d’un enfant, le corps va envoyer beaucoup de sang au niveau de l’utérus. Seulement les parois sont supposées s’épaissir durant cette période, alors que là elles restent minces. C’est ce qui fait en fait qu’on a risques d’avoir des caillots qui se forment, parce qu’il y a un afflux de sang qui est mal traité, tout simplement.
Un véritable castration chimique
Finalement, qu’est-ce que c’est la pilule ? C’est une castration chimique.
Je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a quelques années il y a eu un scandale parce qu’on envisageait d’utiliser cela sur les délinquants, en baissant leur taux de testostérone. En fait c’est exactement ce qu’on fait avec la pilule. C’est une castration chimique, il n’y a pas d’autres mots.
Pourquoi quand il s’agit de donner cela à des hommes c’est un scandale total, alors qu’il y a des milliers de femmes qui en prennent tous les jours et cela ne choque personne ?
Conséquence : baisse de la libido
Et c’est notamment ce qui fait que les femmes qui prennent la pilule ont souvent une baisse de libido. Puisque c’est la testostérone qui est responsable du pic de désir au moment de l’ovulation et là, ben en fait on ne l’a jamais. Donc le désir, lui, il reste super bas.
Sans compter que la pilule fait aussi qu’on a souvent des sécheresses vaginales, ce qui ne facilite pas les rapports. Donc l’un dans l’autre, le désir sexuel des femmes est complètement laissé de côté. Selon les études, 46 % des femmes qui sont sous pilule se plaignent d’avoir une baisse de la libido, c’est quand même assez conséquent. Avec en plus des nausées, des migraines, des tensions mammaires, donc voilà, plein de choses qui font aussi qu’on n’est pas dans les meilleures dispositions pour s’adonner à des activités…
Chaque nouvelle génération de pilule vient avec plus de contraintes
On en est aujourd’hui à la quatrième génération de pilule. La première, c’était la pire au niveau des effets secondaires et on l’a arrêté. Aujourd’hui on utilise toujours les 2ème, 3ème et 4ème génération.
Le truc, c’est qu’en fait chaque pilule a toujours ses propres effets secondaires. La suivante va jouer entre le dosage des deux hormones qu’on a cité précédemment, pour pouvoir essayer de les baisser. Le problème c’est que quand on baisse d’un côté, on augmente de l’autre et finalement on remplace un effet secondaire par un autre.
L’expérience montre que finalement les risques sont encore plus importants pour les 3ème-4ème génération que pour la seconde génération. Notamment la pilule de quatrième génération disait aider à la perte de poids, donc c’est évidemment un argument qui parle à beaucoup de femmes. Sauf qu’en réalité tout ce qu’elle fait, c’est faire perdre de l’eau ! Et ce n’est pas parce qu’on a perdu de l’eau qu’on est plus mince. En fait ça ne change rien du tout. Par contre, elle a augmenté considérablement les risques de thrombose et d’embolie… Donc, voilà, choisissez ce que vous voulez !
Une invention à l’opposé des droits de la femme
Petit retour historique sur comment est-ce qu’on a inventé la pilule.
Alors, il y a beaucoup de gens qui pensent que la pilule c’était la libération de la femme, que c’était « ça y est enfin nous sommes libres, c’est merveilleux ». Et c’est pour ça qu’on a du mal à abandonner la pilule, c’est-à-dire qu’on a l’impression qu’on va renoncer à un droit qu’on a acquis. Alors qu’en fait l’histoire c’est pas exactement ça…
Dans les années 1950 une certaine Margaret Sanger qui était orpheline et qui venait d’une famille qui avait beaucoup, beaucoup, d’enfants. Pour elle c’était vraiment un problème que dans l’Amérique de l’époque il y avait trop d’enfants.
Et un certain Gregory Pincus, qui est un médecin qui faisait beaucoup d’expériences. Notamment il avait acquis une très mauvaise réputation dans le milieu médical, parce qu’il avait fait des expériences in vitro, ce qui à l’époque était très mal vu. Il ne rêvait que de rétablir sa réputation, de se venger de ce qui lui était arrivé.
Donc ces deux personnes se sont associées et sont allées trouver des gens pour pouvoir financer tout ça. Ils sont allés voir toute la bourgeoisie de l’époque, et notamment des membres du Ku Klux Klan. Car en fait le but de la pilule était totalement eugéniste.
Alors « eugéniste », c’est quoi ? C’est que l’on veut « améliorer le patrimoine génétique du pays » et on veut « réduire le fardeau de l’état » en « maîtrisant les classes populaires ». Parce qu’il y avait beaucoup de gens qui arrivaient là-bas, dans les catégories de personnes noires et hispaniques et donc ça faisait un petit peu peur à la bourgeoisie, qui se disaient « oh là là, ils commencent à être beaucoup, faudrait faire quelque chose ». Donc ce serait une bonne idée de faire un gros programme de stérilisation collectif. Consenti ou pas, ce n’est pas la question. Mais faut un peu maîtriser tout ça parce que vraiment il y en a beaucoup trop ça ce n’est pas bon pour le pays…
Mais bon à la limite, on pourrait se dire « ok ça c’est l’histoire, c’est le début, mais finalement ce qui compte c’est ce que la pilule existe aujourd’hui et ça ne change pas grand-chose pourquoi est-ce qu’elle a été créée ». Oui, sauf que l’histoire ne s’arrête pas là.
En 1952 Pincus commence à tester première pilule sur ses patientes. Parce qu’à l’époque on pouvait tester des choses sur les patients, on n’était pas obligé de les en informer. Et il y avait tellement d’effets secondaires que la plupart des patientes ont refusé de continuer à prendre ce traitement. Donc déjà, première alarme, petit problème… mais notre cher Pincus, lui, il avait décidé que ça allait marcher ! Donc il s’est acharné.
Ce qu’ils ont fait, c’est qu’ils sont allés faire leurs expériences à Porto Rico, qui était à l’époque une île très pauvre, donc on pouvait faire ce qu’on voulait, personne n’allait râler ou quoi que ce soit. Ils ont mené l’expérience sur 850 femmes. Donc là on peut se dire 850 femmes ça commence à être un petit peu plus sérieux… Le problème c’est que, encore une fois, beaucoup de plaintes, beaucoup de femmes qui quittent l’étude… Au bout d’un an il n’y en a plus que 130 qui restent. Donc autant vous dire que ce n’est rien du tout et qu’un an comme durée de test pour des médicaments c’est aussi absolument ridicule.
Et petit détail : pendant ce temps- là il y en a quand même cinq qui sont mortes !!!
Cinq personnes qui sont mortes, dont une par suicide, mais bon franchement cinq personnes qui meurent est-ce que vraiment ça veut dire que le médicament ne marche pas ? Bon, non franchement son métier en marche très bien, il faut continuer (!).
Les femmes se plaignaient beaucoup de symptômes négatifs : d’avoir des douleurs mammaires, des maux de tête, des pertes de la libido, etc. Mais enfin on ne va pas les écouter : ce sont des femmes ! Il est bien connu que les femmes disent n’importe quoi, se plaignent tout le temps, donc c’est dans leur tête, c’est imaginaire, on ne peut pas prendre ça comme des données scientifiques. Donc en fait tout ce qui était effets secondaires, ça a été tout simplement ignoré, puisque ça venait de femmes.
Une brève tentative de pilule masculine
A un moment ils se sont dit que pour traiter l’homosexualité cela serait quand même bien de leur donner la pilule. Ils ont fait une expérience sur vraiment un tout petit groupe. Et ce qui s’est passé, c’est que sur ce groupe il y a une personne qui a eu la taille de ses testicules qui a un petit peu baissé. Alors là, panique ! On a touché aux testicules des hommes ! Vite, arrêtons tout, ce n’est pas possible ! On ne donnera la pilule qu’aux femmes, c’est mieux.
Donc ils ont arrêté tout de suite sur les hommes.
Une approbation de commercialisation bâclée
Forts de ces 130 femmes qui n’étaient pas mortes, notre cher Pincus et ses comparses sont allés voir la FDA (Food and Drug Administration), donc l’organisme qui approuvent les médicaments aux États- Unis. Ils ont un petit peu trafiqué les chiffres, donc au lieu de compter en nombre de femmes, ils ont compté en nombre de cycles, ce qui faisait d’un coup des chiffres plus importants.
En plus à l’époque, la FDA était complètement débordée, les dossiers étaient traités tous à la va-vite, donc c’était vraiment le bon moment. Et ben c’est passé ! Et une fois que la FDA donne son accord, la plupart des pays suivent, sans revérifier de leur côté. C’est ainsi qu’on a mis la première génération de pilule sur le marché. Merci !
Des conséquences limitées sur la révolution sexuelle
Pour ce qui est l’idée aussi qu’en fait la pilule aurait permis la révolution sexuelle des femmes, on peut la remettre en question, même si effectivement elle a contribué.
Si on prend les chiffres on voit qu’après 1870 le nombre d’enfants par femme en France était déjà de 2,7. Donc 1870, c’est bien avant l’arrivée de la pilule, donc on avait déjà baissé bien qu’elle soit là. Idem aux États- Unis : en 1800 on avait 7 enfants par femme en moyenne, en 1930 on en était à 2,2 enfant/femme. Donc tout ça, c’est avant la pilule n’arrive.
Cela veut dire que, que ce soit dans les campagnes ou dans les villes, les femmes ont déjà bien avant la pilule trouvé le moyen de réduire leurs naissances en utilisant d’autres méthodes, comme l’observation, le retrait, etc. des choses qui ne sont pas forcément 100 % efficaces, mais en tout cas elles ont déjà fait quelque chose.
Un autre effet pervers, dont on ne parle pas assez, par rapport à sa venue c’est qu’en fait quelque part ça a donné le pouvoir aux hommes. Parce qu’à l’époque les femmes étaient encore sous le joug de leurs maris, elles étaient là pour faire leurs devoirs conjugaux. Et finalement le fait d’avoir la pilule, ben ça fait qu’on avait plus l’occasion de dire non. Plus d’excuses de risques. Monsieur peut s’en donner à cœur joie tout le temps et madame n’a pas son mot à dire. Et rappelons encore une fois, tous les effets secondaires sur la libido…
Donc on a gagné d’un côté, mais ce n’était pas sympa pour tout le monde.
Après, on peut pas dire que ça n’a rien fait non plus par rapport à ça, parce qu’avec l’arrivée de la pilule on est quand même passé de 2,6 à 2 enfants en moyenne par femme. Donc effectivement oui il y a eu un changement, même s’il n’est pas aussi radical que ce qu’on pourrait penser.
De très nombreux effets secondaires
Revenons maintenant sur les effets négatifs de la pilule. Pour parler de trucs très joyeux donc clairement la pilule c’est un considéré comme un perturbateur endocrinien. Donc le truc dont tout le monde parle partout, scandale, oh là là : ben en fait on en prend tous les jours de son plein gré.
En 2005 le CIRC, qui est le centre international de recherche sur le cancer, a classé la pilule comme Cancérigènes niveau 1. Niveau 1 c’est la même catégorie que le tabac ou que l’arsenic.
En France on estime que chaque année environ entre 3000 et 3500 femmes ont des problèmes graves de santé et 13 à 24 meurent suite à des problèmes de phlébite ou d’embolie pulmonaire.
Alors, vous me direz, « pourquoi dans ce cas-là les gynécos continuent à prescrire les pilules » ? Le truc c’est qu’il existe des études sur lesquelles s’appuient les gynécologues pour valider que la pilule est, selon eux, une bonne chose. Parce qu’ils font leur travail, ce n’est pas forcément de la mauvaise foi, c’est surtout de la désinformation. Ouais parce que quand on regarde de plus près ces études, on se rend compte qu’elles ne sont pas du tout pertinentes. On considère d’ailleurs que 70 % des études qui concernent la pilule sont en fait faussées.
Pour vous donner un exemple, l’étude la plus conséquente à ce jour ; qui a été réalisé entre 1968 et aujourd’hui, donc c’est quand même assez poussé dans le temps, a étudié 46 mille femmes pendant 44 ans. Donc quand même on pourrait penser que c’est un échantillon assez probant. Le problème, c’est que déjà ils n’ont pas pris des femmes représentatives de la société, donc leur échantillon est nombreux mais n’est pas représentatif.
Et surtout on a comparé les femmes qui prenaient la pilule avec les femmes qui ne prenaient pas la pilule, mais parmi les femmes qui ne prenaient pas la pilule il y avait des femmes qui prenaient d’autres moyens de contraception avec des hormones. Donc bah en fait c’est comme si on comparait des choux avec des choux, c’est-à-dire qu’on ne compare rien du tout. Donc déjà ça, ça annule complètement la pertinence de l’étude en soi.
En plus de cela, sur ces 46 mille femmes, on en a 11 500 qui sont parties et qu’on n’a pas suivi. Donc on ne sait pas ce qu’il advenu de ces femmes : peut-être qu’elles sont malades, mortes ou en très bonne santé… aujourd’hui on ne sait pas.
Egalement on a retiré de l’étude toutes les femmes qui étaient parties pendant les trois premières années, suite à des effets secondaires du produit. Donc en fait pour valider si la pilule elle marchait ou pas on n’a compté que les personnes qui n’avaient pas d’effets secondaires ! Donc vous voyez un peu le problème là…
Et voilà comment, tout simplement cette étude est nulle et non avenu. Pourtant, c’est celle sur laquelle la plupart des gynécos s’appuient pour vous dire que la pilule est fiable et même qu’elle préviendrait certains risques (!).
Arrêter la pilule : faire face à la pression sociale
D’ailleurs un autre problème justement, c’est que les femmes qui veulent arrêter les pilules en France aujourd’hui sont très, très, mal reçues. Comme il y a un peu ce consensus que « la pilule c’est bien », on essaye vraiment de vous faire culpabiliser.
Alors, souvent le gynécologue le premier va être condescendant, culpabilisant vis-à-vis des personnes qui disent qu’elles veulent arrêter la pilule, parce que ça remet en cause un système qui est établi, donc ça ne plaît pas.
Mais ça ne s’arrête pas là, on a aussi bien sûr les conjoints, qui vont dire que oh oui mais ils n’aiment pas trop la texture du latex, que oh là là ça fait des contraintes parce qu’on peut plus le faire quand on veut et que bon quand même ce serait mieux de continuer la pilule. Sauf qu’en fait les femmes elles continuent à voir tous les effets secondaires, pour un certain confort… Est-ce que vraiment ça vaut le coup ?
Mais même les amis en fait s’y mettent. On a beaucoup d’exemples et je les ai vécus personnellement quand j’ai dit que j’envisageais d’arrêter la pilule : « ah ben super, prépare-toi à avoir un enfant ». Il y a vraiment quelque chose de très fort qui ancré dans nos esprits, qu’il faut continuer avec pilule, sinon c’est mal.
Plus, c’est encore une fois cette idée que la pilule c’est la libération des femmes, donc j’œuvre contre les femmes si j’arrête la pilule, ce qui n’est pas la réalité.
Détail des effets secondaires et risques
Concernant les effets secondaires, on va faire vraiment maintenant la liste de façon exhaustive.
Alors, je prends mon papier, parce qu’elle est très longue. Alors, on a : migraines, jambes lourdes, prises de poids, kystes, douleurs pelviennes, douleurs mammaires, fatigue, diabète, libido en baisse, acné, asthme, hypertension et cetera et cetera.
Tout ça notamment c’est parce que les hormones de synthèse qui sont dans les pilules vont marcher comme des voleurs de vitamines et de minéraux, ce qui fait qu’on se retrouve en carence, donc avec toutes les conséquences que cela peut avoir. On considère que 30 à 40,2 % des femmes qui sont sous pilule ont une baisse de faire une carence de vitamine par rapport à faire aux femmes qui ne prennent pas la pilule.
Encore une fois, tous ces problèmes ils sont là, mais souvent ils sont ignorés. En fait on n’a pas tellement évolué depuis les années 50. Quand vous dites à votre gynéco que vous avez des problèmes, ben on va soit vous donner une autre pilule à la place, soit on va vous dire que ben il faut s’habituer, c’est de votre faute.
Voilà donc et ben finalement si vous mourrez, tant pis.
Les conséquences sur l’environnement
Enfin pour terminer je vais faire un petit topo sur toutes les conséquences sur l’environnement au sens plus général, avec notamment le EE2 (Éthinylestradiol) une substance de qui est de l’œstrogène synthétique.
Il fait partie de la pilule, ce qui fait que nous on en absorbe beaucoup, pour après le jeter dans les eaux usées. Les eaux usées sont traitées, mais ce produit va rester présent en grandes quantités. Ensuite, on va déverser cela dans les eaux et les conséquences c’est qu’il y a des problèmes sur des poissons, des amphibiens, des petits reptiles des comme des tortues, mais même des alligators, des loutres et même les ours polaires. On constate des déformations de l’appareil reproducteur, une baisse de la taille des testicules, une féminisation des espèces.
Donc des espèces qui sont encore plus en danger, parce que du coup elles ont plus de mal à procréer ou alors les petits naissent avec des malformations ou moins souvent. Enfin, c’est une véritable catastrophe pour l’écosystème.
On considère que l’EE2 et dangereux pour la faune à partir de 0,1 à 0,3 mono gramme par litre. En France on a ce taux qui est présent de 1 à 71 fois plus que le taux qu’on se considère dangereux. Dans de certaines rivières anglaises, on est même jusqu’à 500 fois plus, donc vous voyez un peu l’étendue des dégâts.
Sachant qu’en France, en 2015, on a déclaré que l’EE2 n’était pas dangereux ! Ben parce qu’en fait quand on prend l’EE2 comme ça tout seul, effectivement il n’est pas si dangereux que ça. Le problème c’est qu’en fait il va s’associer avec d’autres substances chimiques, qui elles aussi sont présentes dans nos rivières : tout ce qui est les substances chimiques des molécules de plastiques, de pesticides, des lessives, enfin tous les autres trucs qu’on déverse dans rivière. C’est tout ce qui pris individuellement n’est pas considéré comme si dangereux que ça. Le problème c’est que ça fait des associations et des effets cocktails, et là bah c’est la cata. C’est ce fameux effet cocktail que l’on ignore complètement, tout le temps.
On fait quoi maintenant ?
Je crois que je vous ai dit à peu près tout ce qui m’avait vraiment marqué dans le livre. Alors, je suis désolée pour le ton un petit peu cynique de cette vidéo. C’est un sujet qui m’a beaucoup affecté.
Ce que je vous encourage, c’est quand même de faire votre propre étude, de vous poser vos propres questions pour prendre vos décisions en toute connaissance de cause. Si vous considérez que, voilà « je connais le risque, mais par rapport aux effets, aux avantages et inconvénients que ça apporte, je suis prêt à prendre ces risques et je préfère continuer à prendre la pilule », c’est votre choix.
Juste ce qui est important c’est que vous soyez renseignés et que vous fassiez ce choix en toute connaissance de cause et pas juste un choix par défaut. C’est ça qui est vraiment le plus important.
Allez lire d’autres choses sur le sujet, lisez le bouquin. Vraiment je ne peux que vous encourager à le lire au moins partiellement, au moins un petit bout.
Et surtout ne vous laissez pas déstabiliser par le problème de « oui, mais qu’est-ce que je vais prendre la place, ça va être inconfortable ? ». Personnellement je trouve que tous ces risques-là ne valent pas le coût en fait. Tout simplement, c’est juste trop important, que ce soit pour ma santé ou pour celle de l’environnement plus généralement. Je crois que ça ne vaut pas le coût.
Après je ne vous l’ai pas expliqué, mais dans le bouquin vous trouverez à la fin des infos : elle compare vraiment tous les moyens de contraception qui existent, la qualité de fiabilité, la facilité dans l’utilisation courante, le prix, les contraintes, etc.
Aujourd’hui on a la symptothermie notamment qui est de plus connue, mais qui demande quand même de s’instruire un petit peu, en tout cas de pas forcément se lancer comme ça, parce que là les risques sont effectivement plus élevés. Donc voilà donc pour ça vous pouvez aller voir le livre, il y a des groupes Facebook aussi sur ces sujets, sur la symptothermie, sur toutes ces questions. Donc n’hésitez pas à vous renseigner.
Et encore une fois, s’il vous plaît, merci de faire passer cette vidéo, merci de faire passer l’idée que ce bouquin existe, c’est vraiment très important.
Je vous invite bien sûr également à vous abonner à la chaîne, si vous l’avez pas encore fait, pour pouvoir être mis au courant de toutes les prochaines vidéos et je vous dis à très bientôt.
Top la vidéo, j’adhère complètement! À diffuser au plus grand nombre, bravo Aude!
Merci Cécile 😉
Super article! A propos des ressources, la méthode internationale de symptothermie Sensiplan vient de traduire son manuel “naturel et fiable” en français. En fait toute les infos dont on dispose sur la sympto comme par exemple l’indice de pearl qui rivalise avec la pilule proviennent de Sensiplan (c’est allemand à la base). Ca vaudrait la peine de le mentionner dans les références!
Super vidéo et article! J’ai juste une petite remarque sur cette phrase:
“Le but de la pilule, c’est qu’elle imite le premier trimestre de grossesse. ”
En fait, la pilule imite la phase lutéale du cycle, donc la phase après l’ovulation et avant les prochaines règles, pendant laquelle nous sommes infertile. Elle dure normalement entre 10 à 16 jours.
A mon avis, ce mythe sur l’imitation de la grossesse se tient car les phases du cycles (proliférative et lutéale) sont moins connus…
Bonne continuation!
Merci pour l’info !
Bonjour Amanda, merci pour votre commentaire !
Au cas où j’aurais ma compris ce que j’avais lu, j’ai été vérifié dans le bouquin.
voici exactement ce qu’il est dit page 42 au sujet :
“En imprégnant le corps d’hormones synthétiques, elle reproduit un état proche de celui d’une femme enceinte. Le cerveau reçoit alors le message qu’une grossesse a lieu et “endort” les ovaires.”
J’ai cherché d’autres sources et on voit par exemple dans cet article que ce que vous décrivez est la pilule séquentielle, tandis que celle décrite par l’auteur est la pilule œstro-progestative, qui comme elle le précise précise également est celle qui est prise par la grande majorité des personnes :
http://www.info-pharma.org/contraception/pilule-contraceptive-contraception-orale/
Donc vous avez raison, mais pour une catégorie de pilule beaucoup moins répandue.
Merci pour la réponse, Aude.
Je parle bien de la pilule oestro-progestative et non de la pilule séquentielle. En fait, pendant la phase lutéale ce sont également le progésterone et les oestrogènes qui sont dominants dans le corps de la femme – exactement comme sous la pilule combinée. Si cette pilule imitait la grossesse, elle devrait contenir aussi l’hCG (hormone qui est détecter avec un test de grossesse), qui n’est pas le cas. Mais bon, ce sont des détails 😉
En tout cas, c’est toujours bien quand un livre comme celui-ci peut fournir des informations qui sont accessible aux femmes pour mieux faire leurs choix. Et merci à vous pour diffuser!