En tendant vers le Zéro Déchet, plein de nouvelles habitudes se mettent naturellement en place : changement d’alimentation, changement d’habitudes, éviction du plastique et favorisation du recyclage…
Celles-ci influencent directement notre environnement et donc notre santé. Voici 6 preuves qu’en prenant soin de la planète, on prend avant tout soin de nous-mêmes.
Cet article a été écrit dans la cadre du carnaval d’article “La nature est la santé” de Letizia, du blog la-pratique-du-yoga.com. Cliquer ici pour lire découvrir les autres articles liés à ce thème.
Le zéro déchet limite l’impact de la présence de décharges et sites d’enfouissement
Un rapport de cancer-environnement a rassemblé des études de différents pays, menées entre les années 1980 et 2010, essayant d’établir des corrélations entre la présence de déchets ménagers et les risques de maladie sur les riverains/professionnels.
Les résultats montrent une incidence directe pour les personnes travaillant aux abords des déchets (collectes, décharges, etc.) : troubles respiratoires, digestifs, nerveux et autres réjouissances sont systématiques et significativement plus élevés pour les personnes travaillant dans ces secteurs par rapport au reste de la population.
Les risques semblent plus limités pour les riverains, tandis qu’un lien de causalité n’a pas pu être mise en évidence pour les risques de cancers. On note par contre des risques accrus de troubles du développement fœtal et de malformation congénitales pour les personnes vivant à proximité de sites d’enfouissement.
Si vous avez de la chance, vous habitez loin de ces sites. Pourtant, les déchets sont toujours bien présents, qu’ils soient dans votre poubelle ou « cachés » un peu plus loin dans un coin de la région. C’est sans compter sur l’écoulement des eaux, le vent et autres phénomènes météorologiques qui prennent soin de « déplacer » toutes ces effluves. On ne peut donc jamais totalement les éviter. Loin de moi l’idée d’être alarmiste, car il faut bien accepter que les déchets ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Mais le fait de moins en produire va déjà permettre de limiter les dégâts, d’aller dans le bon sens pour que tout le monde s’y mette. Je tiens ici à reconnaître également le travail des professionnels, qui s’exposent à autant de risques pour gérer les déchets que nous avons créés. Certes on peut dire que « ça crée des emplois », mais à quel prix ? Le mieux est encore de réduire la création de déchets.
Le zéro déchet limite l’exposition aux perturbateurs endocriniens
Il s’agit substances étrangères à l’organisme qui interfèrent avec le système hormonal : elles créent un déséquilibre en imitant l’action des hormones ou en bloquant leurs récepteurs. Les conséquences potentielles sont nombreuses : infertilité, puberté précoce, augmentation des risques d’obésité, diabète ou de cancers, de troubles du développement neurologique, etc.
À noter que le problème ici n’est pas l’exposition à une grosse dose, mais l’exposition prolongée.
Le document téléchargeable ici recense la liste de ces fameux perturbateurs et là où ils se trouvent (plastique, certains produits cosmétiques, etc.) et donnent des conseils sur la manière de les éviter : en numéro un, on retrouve toujours « consommer moins, c’est mieux ». On nous invite également à préférer le verre, l’acier inoxydable et la céramique plutôt que les plastiques, ce qui est l’un des principes de base des adeptes du zéro déchet.
Le zéro déchet et le recyclage protègent les écosystèmes et notre santé
En limitant l’utilisation d’énergie fossile, nous créons moins de pollution. Logique. Et bien sûr, en réduisant la pollution nous limitions aussi ses impacts sur notre santé (air chargé, pluies acides, nutriments se retrouvant dans les eaux, etc.). Si on pense en premier lieu aux gaz d’échappement de nos voitures, c’est tout aussi vrai pour tous les déchets brûlés en incinérateur, qui dégagent beaucoup de substances dangereuses malgré les réglementations (et oui on ne se débarrasse pas si facilement de tout ce plastique, pour ne citer que lui).
Quelques chiffres de l’incinération en France (source : cniid France, maintenant Zero Waste France), montrant que cette alternative reste très polluante, pour une revalorisation énergétique insatisfaisante :
- Nombre d’incinérateurs en France (2011) : 127 (un tiers du parc européen)
- Part des déchets municipaux incinérés en France (2009) : plus d’un tiers
- Quantité annuelle de déchets non dangereux incinérés (2009) : 13,2 millions de tonnes
- Volume annuel de fumées rejetées dans l’atmosphère : 67 milliards de m3
- Quantité annuelle de mâchefers produits (déchets solides polluants) : 3,3 millions de tonnes
- Quantité annuelle de REFIOM (produits solides filtrés des fumées et mis en décharge) : 500 000 tonnes
- Part des résidus après incinération (restant à traiter) : 30 % du poids de départ
- Rendement énergétique moyen des incinérateurs pour la production de chaleur : 30,4%
- Rendement énergétique moyen des incinérateurs pour la production d’électricité : 11,4%
- Rejets annuels de CO2 des incinérateurs français : équivalent en CO2 de 2,3 millions de voitures
Le recyclage semble être une alternative beaucoup plus intéressante (même si encore une fois la meilleure solution reste la réduction des déchets dès le départ : voir l’article sur la visite d’un centre de tri).
Une étude menée par Tellus Institute, démontre les effets bénéfiques du recyclage (exemple américain, mais nul doute que les résultats tendraient dans le même sens pour la France). Si les États-Unis arrivaient à 75% de recyclage de leurs déchets d’ici 2030 (réalisable par l’intervention de régulations, mais aussi un changement de style de vie des populations), cela réduirait :
- de 45 % les émissions nocives au système respiratoire
- de 70 % les émissions cancérigènes
- de 25 % les émissions toxiques
- de 80 % les émissions acides
Cerise sur le gâteau : le scénario (un peu idéaliste, admettons-le) proposé dans le rapport permettrait par ailleurs de créer des emplois (ah ! ce sont les éboueurs qui vont être contents – voir le paragraphe précédent)
Le zéro déchet préserve les océans
Une bande de scientifique s’est amusé (ah ah ah, quelle bande de petits coquins) à calculer qu’en 2010 entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastiques se seraient retrouvés dans les océans, sur les 125 millions de tonnes créées (générés par les 192 pays côtiers du monde). Cela représente cinq sacs de courses remplis de sacs plastiques placés tous les 30 centimètres le long des côtes de la planète. On imagine facilement les conséquences sur la vie des oiseaux, des mammifères ou encore les substances toxiques ingérés par les poissons (susceptibles d’être consommés par l’homme plus tard).
À ce propos, Pénélope Bagieu avait publié une planche de dessin illustrant à merveille la situation, à lire en cliquant ici.
Comme vous l’aurez compris, ce serait bien de passer au zéro déchet, à commencer par arrêter d’utiliser des sacs plastiques.
Le zéro déchet favorise une alimentation saine
Ouais, parce que déjà il faut vraiment être très motivé pour réussir à se faire servir un MacDo en évitant la création de déchets. Idem, je vois difficilement une personne se présenter chez le turc du coin en demandant à ce que son kebab lui soit servi dans un Tupperware en verre (ce serait incongru en tout cas !).
Idem pour la plupart des biscuits en boite pleins de conservateurs, des plats préparés surchargés en sels ou autre produits manufacturés, qui par définition sont vendus avec pleins de contenants « inutiles ».
Donc, hop, on élimine une grande partie de la malbouffe.
En règle générale, la personne qui prend des habitudes zéro déchet va devoir privilégier les produits de base, qu’elle devra cuisiner elle-même. Cela veut dire aussi prendre plus conscience de ce qu’on mange, en y prêtant plus d’attention.
Ajoutons à cela les tendances à manger bio, local, voire végétarien, qui souvent associées à la démarche (également pour des raisons d’impact sur l’environnement) et tendent elles aussi à aller vers une alimentation de meilleure qualité, donc bonne pour notre santé.
Le zéro déchet favorise l’utilisation de produits plus naturels
Pour éviter les contenants en plastiques, les adeptes du zéro déchet vont aussi en général aller vers l’utilisation de produits cosmétiques naturels, souvent faits maison. Ils vont fabriquer leur propre déodorant (donc sans sels d’aluminium), leur propre shampoing (voire éviter de se laver les cheveux), privilégier les pains de savon aux produits liquides en bouteilles : toutes ces actions évitent de mettre sa peau en contact avec des produits chimiques, conservateurs et autres additifs dont les conséquences sur notre corps sont encore floues, mais ne présagent rien de bon.
Il en va de même pour les produits ménagers : un savon de Marseille (voir le livret avec toutes ses utilisations possibles), du bicarbonate de soude et du vinaigre blanc couvrent une grosse partie des besoins nettoyage de la maison. Ce retour à la simplicité, en plus d’être économique, va limiter la quantité de substances chimiques qui s’immiscent dans nos intérieurs. C’est tout de même plus rassurant que de respirer du desktop ou de la javel…
Alors qu’est-ce qu’on fait ?
Oui, c’est vrai, les risques sont nombreux et cela peut paraître compliqué de les éviter totalement. Cela ne signifie pas qu’il faut tomber dans la paranoïa et arrêter de vivre, ni qu’il faut se décourager en se disant que c’est trop compliqué. Chaque geste compte. Changer ses habitudes, ne serait-ce qu’un petit peu sur certains aspects (manger bio plus souvent et refuser les sacs plastiques en caisse par exemple) est déjà très positif. Cela ne tient qu’à vous d’en prendre la décision.
À vous la parole !
Je suis certaine qu’on peut trouver pleins d’autres exemple de bénéfices pour notre santé des démarches écologique/zéro déchet.
Est-ce que vous en avez d’autres à proposer ?
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