Ah bon, même pas de poisson ?

Voici une phrase que j’entends très souvent. Végétarienne à tendances très véganes, je ne mange pas d’animaux. Donc je ne mange pas de poissons. Pourtant, beaucoup de gens s’imaginent que j’ai seulement retiré le bœuf et le poulet de mon alimentation.
J’avoue que je ne comprends pas pourquoi cette distinction est faite.
Afin de clarifier les choses, je vais vous expliquer pourquoi, ah non, je ne mettrai certainement de poisson dans mon assiette.

Parce que les végétar*ens ne mangent pas de viande

Juste pour être bien clair, voici deux définitions pour être bien au clair et savoir de quoi on parle.


Selon le Larousse :
viande – nom féminin (latin populaire *vianda, du bas latin vivanda, ce qui sert à la vie)
Aliment tiré des muscles des animaux, principalement des mammifères et des oiseaux.

Selon ledictionnaire.com :
viande – nom féminin
Chair des animaux destinée à la consommation. Nourriture d’origine carnée.
Exemple : Depuis que j’ai découvert comment sont traités les animaux dans les élevages industriels, j’ai décidé de réduire ma consommation de viande.

Donc si en cuisine et dans les restaurants on distingue “viande” et “poisson”, c’est avant tout par abus de langage, car techniquement c’est la même chose.

Parce que les poissons sont des êtres sensibles (et intelligents)

L’une de mes raisons de ne pas manger d’animaux est que… et bien ce sont des animaux en fait. Ce sont donc des êtres doués de sensibilité, qui ont une personnalité, ressentent des émotions. Et ils ont probablement une vie intérieure bien plus riche que ce que l’on pourrait imaginer. Il fait partie de mes convictions et mon éthique de respecter les êtres vivants. Les poissons correspondent à cette description.
Or, il a été prouvé scientifiquement que les poissons ressentent la douleur. Je n’ose même pas imaginer dans quelles conditions pour les pauvres bêtes qui ont dû se soumettre à ces expériences, tout cela pour avoir une preuve de quelque chose qui parait très évident, mais bon, admettons, maintenant au moins c’est fait.

Et ne parlons même pas l’extrême intelligence de certaines espèces venues de la mer, tels que les poulpes pour ne citer qu’eux. D’une certaine manière, en comparaison avec un bébé humain du même âge, un jeune poulpe partant de rien se révèle le plus “intelligent” des deux. Si ces derniers ne sont pas encore devenus les maîtres du monde, c’est parce qu’ils ont une durée de vie très courte (jusqu’à 3 ans pour les plus grands spécimens, 5 ans pour les géants). De plus, de part leur mode de reproduction, lorsque les petits viennent les parents sont déjà éteints, donc pas de transmission, ils doivent tout réapprendre en partant de rien. De plus, vivants en solitaires, ils ne bénéficient pas de l’intelligence collective du groupe (pour l’instant, car il a été prouvé qu’ils peuvent apprendre).

Voici un reportage très intéressant sur ce sujet :

Si vous n’avez que 8 minutes, voici une autre vidéo qui remet en cause la manière dont nous jugeons l’intelligence (ou la prétention sous-intelligence) des animaux, amené de manière sympatrique par un dessinateur :

Parce que la pêche en gros

Le chalutage profond est jusqu’à 3.000 fois destructif que n’importe quelle autre activité marine humaine” (ce qui ne veut pas dire que le reste c’est bien et qu’il faut continuer à le faire).

Découvrez ou re-découvrez cette BD de Pénélope Bagieu, qui explique tout de manière ludique, accessible (et consternante aussi). Ensuite, n’oubliez pas de revenir ici pour lire la suite, hein.

Cliquer sur l’image pour lire la BD en entier

Grace à la mobilisation, notamment obtenue grâce au succès de cette BD en 2013, il avait alors été possible de faire interdire le chalutage profond (au-delà de 200 m) en Europe (ce qui prouve que l’on peut bel et bien faire changer les choses).

Le problème, c’est que plein de gens arrivent à être très inventifs quand il s’agit de trouver des idées débiles pour faire empirer la situation. Dans les dernières inventions, on a par exemple la pêche électrique. La pêche en gros et ses dégâts sont pourtant encore loin d’avoir disparus, il reste du chemin à parcourir.

Et personnellement je n’ai AUCUNE envie de prendre le risque de contribuer à cela.

Parce que son joyeux comparse : la pisciculture

Un élevage type de 200 000 saumons produit la même quantité de matières fécales qu’une ville de 62 000 habitants” – plus d’info dans un rapport de Greenpeace.

Les formes de pollution par l’aquaculture : pollutions organique, chimique, bactériologique, génétique etc. Les flux polluants peuvent être importants localement et géographiquement. On estime que les élevages norvégiens contribuent pour 8 % et 14 % de l’azote et du phosphore respectivement rejetés en mer du Nord. ” extrait d’un rapport de l’INRA

De plus, rappelons que pour nourrir les gros poissons, tels que les saumons ou thons, on utilise plein d’autres poissons ou crustacés (qui eux sont péchés selon la méthode du chapitre précédent) et transformés en farines animales.

Et ce ne sont là que quelques chiffres “péchés” (ha ha, le super jeu de mots) au hasard. Car plus on se renseigne sur le sujet, plus les chiffres sont affligeants.

Bref, si on a un minimum de conscience écologique, et bien on ne mange pas de poissons d’élevage. CQFD.

Ajoutons pour info, que niveau “qualité de vie” des dits gros poissons, on est loin de l’hôtel 5 étoiles : entassements, stress, contaminations, parasites et blessures dues à la proximité (les éleveurs de truites considèrent que 25 % de pertes max – c’est-à dire d’animaux n’arrivant pas vivants à la taille d’abattage, c’est un bon chiffre). Et pour l’abattage, ils ont le choix entre asphyxie à l’air libre, saignée, électrification, etc. Sympa les activités du week-end. Ils n’ont clairement rien à envier aux élevages terrestres.

Parce qu’il en va de notre propre survie que de protéger les océans

Et pour terminer cet article, je vous laisse regarder cette vidéo de Lamya Essemlali, qui nous parle de son expérience dans l’équipage du Sea Sheperd (association que je ne peux que vous encourager à soutenir).

C’est en la regardant que j’ai décidé d’écrire cet article. Ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, que quelques faits et chiffres extraits d’une multitude de sujets qui mériteraient d’être abordés à propos des océans. En faisant les recherches complémentaires, j’ai signés plusieurs pétitions, j’ai fait quelques dons et surtout j’ai découvert beaucoup des choses que je n’imaginais pas (alors que je me considérais déjà bien renseignée). Et ma colère n’a fait que grandir.

Ce n’est pas dans mon habitude, car je ne pense pas que ce soit le meilleur sentiment pour faire avancer les choses, et pourtant, c’est celui qui m’habite au moment où j’écris ces mots. J’espère au moins que cet article donnera matière à réflexion à certains d’entre vous, c’est là le minimum de la contribution que je puisse apporter à cette cause.

  1. Elodie Renou a laissé un commentaire sur 31 mai 2018 at 17 h 13 min

    Article très intéressant. Merci d’avoir mis ce sujet au clair. Je suis végétarienne depuis 2 ans et on me pause souvent cette question que tu indique dans ton titre “même pas du poisson ? “. Il y a quelques années avant de devenir végétarienne j’ai été… Choquée de voire une personne se qualifiant de vegetarienne prendre du poisson à la cantine de la fac… J’ai appris plus tard qu’il y avait un mot pour décrire les personnes qui ne mangent pas de “viande” mais mangent du poisson : pescetarien.

  2. Aude a laissé un commentaire sur 31 mai 2018 at 18 h 01 min

    Exactement… à défaut d’être logique c’est surtout un abus de langage.
    Merci pour ton retour, contente de savoir que l’article t’as plu !

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